EXEMPLE DE TRAVAIL AU SOL EN SPORT DE COMBAT JUDO
L’objectif
est de rendre les élèves acteurs dans la construction de leurs savoirs.
Pour
cela, on essaiera de les associer le plus possible à la construction de solutions
motrices communes permettant de résoudre un problème posé.
Suite à cette recherche, une mise en commun des solutions trouvées par le groupe classe permet à l’enseignant de faire émerger les principes fondamentaux à retenir pour résoudre le problème.
Si la ou les solutions techniques trouvées par le groupe sont « correctes », l’enseignant les exploite pour en faire un référentiel technique commun. L’enseignant pourra dans le cas contraire exposer les solutions techniques qu’il prévoyait de mettre en œuvre pour répondre au problème posé.
Comme tout
apprentissage nécessite répétition, il semblera alors primordial de faire
répéter la ou les solutions techniques retenues dans une situation d’Uchi-Komi.
· La phase suivante nécessite une recontextualisation du problème dans une situation d’opposition, pour cela le duo évoluera vers une relation Kakari-geiko (attaque/défense). Cette phase permettra
§
de vérifier l’efficacité des techniques
communes retenues,
§
puis d’aborder la défense et la
contre attaque dans un deuxième temps.
· Enfin la dernière phase de la démarche aboutira aux randoris. Situation de référence où les deux éléments du duo ont à la fois l’initiative de l’attaque et de la défense dans le même temps.
Nous
pensons que cette démarche permet non seulement de favoriser l’entrée dans l’activité
de tous les élèves mais aussi de sécuriser cette entrée dans l’activité en variant
et en graduant distinctement l’évolution du rapport de force.
Nos propositions ne se présentent pas sous forme de cycle hiérarchisé, nous souhaitons plutôt nous attarder sur des propositions concrètes organisées par thème. Ces propositions permettront, nous semble-t-il, d’aider tous les enseignants d’E.P.S. dans la mise en œuvre d’une réelle programmation de l’activité judo au sein de son établissement en fonction des particularités de son établissement (niveau des élèves, nombre de séances dans le cycle, durée des séances, conditions matérielles, …)
Compétences
retenues « Contrôler et immobiliser son adversaire »
Les
principes fondamentaux à faire
acquérir aux élèves sont :
Sous
formes d’exercices ludiques, ce premier thème doit permettre de régler les
problèmes liés à la préhension et au contrôle du corps de l’autre.
Illustrations :
De
nombreux ouvrages font état d’un catalogue de situations permettant de régler
le problème de l’acceptation du contact avec le corps du partenaire. Nous vous
proposerons donc quatre illustrations de situations utilisables à l’échauffement.
·
Le crabe :
un chasseur à 4 pattes doit toucher les autres élèves qui se déplacent debout.
Les élèves touchés deviennent chasseurs en plus du chasseur initial. Le jeu
s’arrête lorsque tous les joueurs sont à 4 pattes. (interdire les sauts au-dessus
des chasseurs)
·
Le crocodile :
même chose que le crabe, mais il faut faire tomber les partenaires et non plus
seulement les toucher. (à utiliser en échauffement des séances où l’apprentissage
de la chute est central)
·
Parcours à 2 :
Par 2, 1 élève est à 4 pattes, l’autre sur le dos devant lui, il pousse sur
les épaules du partenaire pour se déplacer en langoustes.
·
Le petit pont :
Un partenaire à 4 pattes, faire une roulade par-dessus lui, en s’accrochant
à son kimono, ramper sur le dos sous lui, recommencer.
Parallèlement, l’enseignant construit progressivement le règlement du combat au sol avec une définition explicite de la notion d’immobilisation en judo qui permet de gagner le combat au sol.
Opposition à thème où Tori cherche à maintenir Uke en immobilisation pendant un temps donné, Uke cherche à sortir de cette immobilisation.
Opposition décalée dans le temps.
L’arbitre annoncera le début de l’immobilisation lorsque :
o
Un des deux adversaires exercera
un contrôle sur l’autre et que ce contrôle sera stabilisé.
Vocabulaire : Pour faciliter les explications des situations d’apprentissages qui vont suivre, il nous sera plus aisé de définir que celui qui défend ou qui occupe la position d’infériorité sera appelé Uke. De même, celui qui attaque ou qui occupe la position de supériorité sera appelé Tori
Exemple
de référentiel non exhaustif d’immobilisation à connaître pour un élève
:
Yoko-shiho-gatamé ( contrôle sur le côté en position 4 pattes ou allongée, Tori contrôle Uke avec un bras sous la tête et l’autre passe entre les jambes de Uke pour venir saisir la ceinture ou la bas de la veste de kimono)
Taté shiho gatamé (Tori contrôle à cheval Uke en position 4 pattes, un bras de Tori contrôle le bras de Uke et l’autre la tête de Uke, les jambes de Tori entourent celles de Uke par l’extérieur.)
Kami shiho gatamé : (Contôle par derrière à 4 pattes ou à plat ventre, les 2 bras de Tori passent sous les épaules de Uke pour venir saisir la ceinture de chaque côté des hanches de Uke ; Placement de la tête de Tori sur la poitrine de Uke.)
Situation 1 :
Objectifs
prioritairement développés |
But |
Consignes |
Variables |
Critères
de réussite |
Critères
de réalisation |
Etre
capable : -
d’utiliser son poids du corps. -
de maîtriser et / ou supprimer les appuis de l’adversaire |
Tori :
maintenir Uke dans la zone pendant le temps imparti. Uke :
sortir de la zone avant la fin du temps imparti |
-
Uke est à plat ventre dans une zone déterminée (2 tatamis 2m/2m) -
Tori contrôle Uke avec le contrôle de son choix. Durée
de l’opposition 25’’. Changement
de rôle puis de partenaires. Interdiction
de se relever pour Uke |
(1)
Tori n’a pas le droit d’utiliser ses mains pour contrôler Uke. (2)
Uke peut se relever pour mettre un terme à la confrontation. |
Uke :
sortir entièrement de la zone (ou se mettre debout si variable (2)). Tori :
maintenir Uke au sol dans la zone. |
Tori :
Utilisation de son poids du corps pour contrôler Uke, maîtrise et suppression
des appuis de Uke lorsque celui-ci les utilise pour se mouvoir ou se relever. |
Dans
cette situation, grâce à plusieurs affrontements avec différents adversaires,
les élèves mettent en œuvre des solutions motrices pour répondre au problème
donné. C’est à l’enseignant qui par un questionnement et une mise en commun
des solutions trouvées va faire émerger les points communs des solutions pour
faciliter la révélation des principes fondamentaux du contrôle aux élèves.
L’enseignant a alors un rôle de guide dans les apprentissages, en dosant avec les différentes variables de la situation, pour inciter ses élèves à utiliser prioritairement tel ou tel principe fondamental pour résoudre le problème posé.
Ainsi sur l’exemple de la situation précédente, le fait d’introduire la variable (1) va mettre en avant la nécessité de l’utilisation du poids du corps sans pour autant montrer que ce principe sera suffisant pour exercer un contrôle efficace sur Uke.
A l’opposé, la mise en place de la variable (2) va permettre de faire comprendre aux élèves que c’est l’association de l’utilisation du poids du corps avec la maîtrise et / ou la suppression des appuis de Uke qui rend le contrôle plus efficace.
Situation 2 :
Objectifs
prioritairement développés |
But |
Consignes |
Variables |
Critères
de réussite |
Critères
de réalisation |
Etre
capable : -
d’utiliser son poids du corps. -
de maîtriser et / ou supprimer les appuis de l’adversaire -
de placer son poids du corps de façon à limiter la mobilité du corps de
l’adversaire -
d’être mobile au sol pour pouvoir replacer son corps en fonction des déplacements
de l’adversaire. |
Tori :
maintenir Uke sur le dos pendant le temps imparti. Uke :
-
Sortir du contrôle de Tori en se mettant à plat ventre avant la fin du
temps imparti -
Se mettre debout si variable (2) -
Attraper une jambe de Tori si variable (3) |
Uke
est à plat dos Tori
contrôle Uke avec le contrôle de son choix. Durée
de l’opposition 25’’. Changement
de rôle puis de partenaires. Interdiction
de se relever pour Uke |
(1)
Tori n’a pas le droit d’utiliser ses mains pour contrôler Uke. (2)
Uke peut se relever pour mettre un terme à la confrontation. (3)
Demander à Tori au cours de l’exercice de modifier son contrôle sur Uke
pour pouvoir en faire le tour par la tête pendant le temps imparti .(exercice
de la ½ pendule) |
Uke :
sortir du contrôle en passant à plat ventre (ou se mettre debout si variable
(2)). Tori :
maintenir Uke sur le dos en immobilisation (Cf. Règlement ). Réaliser
la ½ pendule ou la pendule totale en fonction de la variable (3) |
Tori :
Utilisation de son poids du corps pour contrôler Uke, maîtrise et suppression
des appuis de Uke lorsque celui-ci les utilise pour se mouvoir ou se relever. Placement
efficace du poids du corps sur le corps de Uke Replacement
perpétuel de Tori sur Uke en fonction de ses déplacements. |
Cette
situation nous semble intéressante, puisqu’elle permet rapidement à l’enseignant
de raccrocher son enseignement à l’aspect culturel de l’activité support. En
effet, cette situation doit être l’occasion pour l’enseignant de définir de
façon progressive, et en fonction des réactions des élèves, les spécificités
du règlement de l’activité judo explicitées en amont (pour gagner le combat
au sol sous forme d’immobilisation).
Là
encore, en fonction des réponses motrices des élèves au problème posé, l’enseignant
doit partir de ces réponses pour faire émerger les principes prioritairement
utilisés, mais aussi se servir des échecs des élèves pour pointer les principes
non suffisants ou mal maîtrisés. Ainsi, un élève qui va plutôt placer son poids
du corps sur les membres inférieurs de Uke a peu de chance de le maintenir en
immobilisation réglementaire, cela permet de mettre en lumière l’importance
du placement du poids du corps en priorité sur le haut du corps de Uke et parallèlement
d’évoquer l’importance du contrôle de la tête.
Lorsqu’on introduit la variable (3) cela permet de mettre en évidence qu’il n’existe pas qu’une seule forme de contrôle efficace mais par contre qu’elles répondent toutes aux exigences des principes fondamentaux des contrôles.
Grâce aux diverses réponses motrices des élèves l’enseignant a à sa disposition des solutions techniques communes qui permettent de répondre à l’exigence « contrôler et immobiliser son adversaire » au sens réglementaire du terme. Il peut alors par la démonstration des élèves et ses corrections faire émerger les principes fondamentaux des contrôles, mais aussi établir un référentiel technique commun d’immobilisation au sol.
La variable (3) peut encore permettre à l’enseignant d’introduire une notion particulière du règlement judo (les jambes de celui qui immobilise doivent rester libres). En effet si cette variable est mise en œuvre avec la contrainte pour Tori de faire le tour complet de Uke pendant le temps imparti (pendule totale), la notion de jambe libre pour Tori lors du contrôle va complexifier la tâche de celui ci qui devra éviter de se faire accrocher une jambe par Uke.
Cette partie du règlement pourra faire l’objet d’un travail particulier sur le dégagement de jambe de Tori , nous l’exposons plus loin.
Situation
3
Objectifs
prioritairement développés |
But |
Consignes |
Variables |
Critères
de réussite |
Critères
de réalisation |
Etre
capable : -
d’utiliser son poids du corps. -
de maîtriser et / ou supprimer les appuis de l’adversaire -
de placer son poids du corps de façon à limiter la mobilité du corps de
l’adversaire -
d’être mobile au sol pour pouvoir replacer son corps en fonction des déplacements
de l’adversaire. |
Tori :
maintenir Uke dans la zone pendant le temps imparti. Uke :
sortir de la zone avant la fin du temps imparti |
Uke
est à 4 pattes position basse en appuis sur les avant-bras (consigne de
sécurité) dans une zone déterminée (2 tatamis 2m/2m) Tori
contrôle Uke avec le contrôle de son choix. Durée
de l’opposition 25’’. Changement
de rôle puis de partenaires Interdiction
de se relever pour Uke |
(1)
Uke peut se relever pour mettre un terme à la confrontation. |
Uke :
sortir entièrement de la zone (ou se mettre debout si variable (1). Tori :
maintenir Uke au sol dans la zone. |
Tori :
Utilisation de son poids du corps pour contrôler Uke, maîtrise et suppression
des appuis de Uke lorsque celui-ci les utilise pour se mouvoir ou se relever. |
Dans cette situation, il semble évident que le principe fondamental le plus utile est la maîtrise et la suppression des appuis de l’adversaire.
L’intérêt de cette situation à la fin du thème sur le contrôle est de faire prendre conscience aux élèves qu’il est plus facile de contrôler Uke lorsqu’il est à plat ventre ou sur le dos que lorsqu’il est à 4 pattes. Par ailleurs, cette situation permet de réaliser le lien entre le thème du contrôle et le thème du retournement puisque les élèves dans cette situation vont vite s’apercevoir que pour réussir à contrôler Uke à partir de cette position de départ, il est beaucoup plus facile de le retourner sur le dos pour le contrôler dans une position d’immobilisation.
Dans le cadre de la compétence « Contrôler et immobiliser son adversaire »
Les
principes fondamentaux à faire
acquérir aux élèves sont :
Toujours
dans la même démarche, ce thème
aura pour objet d’enrichir le référentiel de techniques commun sur le plan des
retournements. L’objectif étant toujours de partir des solutions motrices déjà
présentes chez l’élève pour répondre au problème posé : « renverser
et / ou retourner l’adversaire pour l’immobiliser ».
Evaluation
diagnostique : LE SUMO AU SOL :
Dans
le cadre d’une évaluation diagnostique, il nous semble important de hiérarchiser
les élèves par niveau de force ou de compétence. Pour cela, nous vous proposons
de mettre en place une montée descente où les élèves s’affrontent dans une position
semi-genoux au sol garde imposée et où le but sera de faire toucher au sol à
son adversaire une partie du corps autre que celles déjà imposées (genoux, jambe
et orteils) (variante possible).
Evaluation
sommative :
Les
apprentissages de ce thème pourront être vérifiés selon 2 modalités où
l’évolution du rapport de force et la hauteur de l’affrontement constituent
les variables de complexification.
1) Le duo pourra d’abord rester dans un rapport (attaque/défense), Tori
aura alors pour objectif de retourner Uke qui tentera de rester dans une position
défensive (4 pattes ou plat ventre, l’opposition est alors décalée dans le temps.)
2) Le rapport de force dans le duo pourra évoluer vers la notion de randori
où chaque élément du duo est à la fois attaquant et défenseur dans le même temps.
Le combat pourra alors prendre un peu de hauteur, les 2 combattants seront alors
face à face, un genou au sol, la saisie imposée.
1) Dans la situation où le duo reste dans un rapport (attaque / défense),
et où Tori a pour objectif de retourner
Uke et de l’immobiliser. Uke reste dans une position défensive (4 pattes ou
plat ventre, l’opposition est alors décalée dans le temps.), il a aussi la possibilité
de se relever pour obtenir le MATE.
Pour faciliter la lecture du combat par l’enseignant à posteriori, un système de points codifié par assaut permettra de mieux identifier la nature du problème que les élèves rencontrent :
Pour
cela un système de points permettant d’identifier dans chaque assaut les actions
réalisées semble judicieux.
Exemple
: Seul Tori peut marquer des points, Uke l’en empêche, la comparaison du score
se fait à l’issu du combat aller retour.
1
point |
pour
le retournement de l’adversaire |
3
points |
pour
l’immobilisation temporaire de l’adversaire |
10
points |
pour
le ippon. |
… |
… |
2)
Dans la situation de face un genou au sol, il sera primordial de demander aux
2 combattants de laisser au moins 1 genoux au sol pour éviter que l’un des deux
se redresse en position debout.
Pour faciliter la lecture du combat par l’enseignant à posteriori, un système de points codifié par assaut permettra de mieux identifier la nature du problème que les élèves rencontrent :
Pour
cela un système de points permettant d’identifier dans chaque assaut les actions
réalisées semble judicieux.
Exemple
:
1
point |
pour
la mise en position d’infériorité de l’adversaire. |
2
points |
retournement
de l’adversaire |
5
points |
pour
l’immobilisation temporaire de l’adversaire |
10
points |
pour
le ippon.( contrôler l’adversaire pendant 10 secondes ) (variable scolaire) |
… |
… |
Exemple de référentiel non exhaustif de retournement à connaître pour un élève :
Objectifs
prioritairement développés |
But |
Consignes |
Variables |
Critères
de réussite |
Critères
de réalisation |
Etre
capable de : -
Contrôler l’adversaire. -
Supprimer ses appuis 2 à 2. -
Coordonner ses actions dans le but de retourner Uke pour l’immobiliser |
Tori :
Retourner Uke pour l’immobiliser dans le temps imparti. Uke :
résister à se retournement ou éviter l’immobilisation |
Uke
est à 4 pattes position basse en appuis sur les avant-bras (consigne de
sécurité) Tori est sur le côté de Uke
avec le contrôle de son choix. Durée
de l’opposition 25’’. Changement
de rôle puis de partenaires Interdiction
de se relever pour Uke |
(1)
Uke peut se relever pour mettre un terme à la confrontation. (2)
Imposer le contrôle commun à Tori |
Uke :
ne pas se faire immobiliser (ou se mettre debout si variable (2)). Tori :
retourner Uke 5 fois sur 5 et l’immobiliser 3 sur 5. |
Tori :
Contrôler Uke au sens où nous l’avons défini précédemment, supprimer ses
appuis et coordonner ses actions pour unir l’action de retournement avec
celle d’immobiliser. A
aucun moment, le contact entre le haut du corps de Tori et celui de Uke
ne doit cesser d’exister. |
Notre
démarche d’enseignement est aussi à l’œuvre dans la présentation de cette situation.
En
effet, il semble important que l’enseignant s’appuie d’abord sur les réponses
motrices des élèves. Dans cette optique, cette situation pourra être proposée
dans un premier temps dans un rapport de force style partenaire / partenaire.
Le duo a alors pour objectif de trouver sans résistance de Uke des solutions
au problème posé.
La
technique :
Au
niveau technique, nous proposons dans cette situation, la solution suivante
:
Les deux bras de Tori passent entre
les bras et les jambes de Uke sous le « tunnel » formé par la position
4 pattes de Uke, puis ressortent entre les 2 bras et les 2 jambes de Uke
·
Tori saisit le bras opposé de Uke au niveau de l’articulation
du coude.
·
Tori saisit avec son autre bras la jambe opposée de Uke au
niveau de l’articulation du genou.
·
L’action de Tori ne consiste pas à soulever Uke pour le retourner
mais plutôt à le « rouler » sur le dos en bloquant les appuis de Uke
(bras et jambes) et en avançant sur Uke avec le haut du corps pour le pousser
sur le dos (le terme de « rouleau compresseur » peut être une image
facilitant la prise de conscience des élèves sur l’action à réaliser). Il sera
demandé à Tori de descendre le plus bas possible son centre de gravité au moment
de la poussée pour avoir une action plus efficace.
·
Le contact entre le haut du corps de Tori et les côtes de Uke
doit être permanent tout au long du retournement jusqu’à l’immobilisation (cet
élément peut être un critère de réussite facilement identifiable pour les élèves).
· Une fois le retournement engagé, Tori doit suivre Uke en avançant à 4 pattes pour garder le contact entre les corps, tout en faisant glisser ses mains sous la nuque de Uke et entre les jambes de Uke pour saisir ensuite la ceinture et réaliser l’immobilisation dans la continuité de l’action (forme de YOKO SHIHO GATAMÉ).
La
répétition :
Une
fois la technique commune décortiquée, le temps de la répétition est incontournable
pour la stabilisation des apprentissages, l’enseignant proposera donc un travail
d’Uchi-komi sur le retournement étudié, sans résistance de Uke.
La
recontextualisation :
Ce
n’est qu’ensuite que la phase de recontextualisation prendra tout son sens,
dans une évolution du rapport de force (attaque / défense).
La
défense :
Dans
le cas de la deuxième option, les situations d’opposition (attaque/défense)
vont faire émerger différents moyens de défense, en fonction des réponses
motrices des élèves, l’enseignant privilégie un ou 2 types de défense
à décortiquer. Nous prendrons ici l’exemple d’une défense très simple
de mise en œuvre : il s’agira pour Uke de tendre sa jambe opposée
à la perpendiculaire en appui sur le sol de manière à constituer une sorte
« d’étai » pour empêcher Tori de le retourner. Toujours
sous la forme de la situation d’opposition décrite ci dessus, les élèves
expérimentent cette nouvelle défense, et les Tori tentent de trouver une
parade à celle-ci. |
La
parade : C'elle
que nous vous proposons d’exposer est simple à réaliser. A
partir du contrôle explicité précédemment, lorsque Uke défend en tendant
sa jambe opposée à la perpendiculaire, Tori doit quant à lui ramener,
sa main qui était sur le genou de Uke, au niveau de l’articulation du
coude de Uke (par dessus son autre main). L’action
qu’il doit alors réaliser n’est plus une simple action de poussée vers
l’avant mais plutôt d’allonger Uke en réalisant une action des bras vers
la tête de Uke en l’associant avec cette poussée vers l’avant . Sous
la première action de Tori, Uke se retrouve allongé à plat ventre (la
défense mise en place est alors réduite à néant) puis retourné sur le
dos sous l’action de la poussée de Tori. Dans cet exercice, la notion d’action / réaction composante essentielle du judo est prépondérante. A ce niveau d’opposition, les principes fondamentaux du retournement sont mis en exergue : « la mise en œuvre de directions d’action différentes et/ ou inverses de celles de l’adversaire ». |
|
Situation
2 :
Objectifs
prioritairement développés |
But |
Consignes |
Variables |
Critères
de réussite |
Critères
de réalisation |
Etre
capable de : -
Contrôler l’adversaire. -
Supprimer ses appuis 2 à 2. -
Coordonner ses actions dans le but de retourner Uke pour l’immobiliser |
Tori :
Retourner Uke pour l’immobiliser dans le temps imparti. Uke :
résister à ce retournement ou éviter l’immobilisation |
Uke
est à 4 pattes position basse en appuis sur les avant-bras (consigne de
sécurité) Tori est face à Uke
avec le contrôle de son choix. Durée
de l’opposition 25’’. Changement
de rôle puis de partenaires Interdiction
de se relever pour Uke |
(1)
Uke peut se relever pour mettre un terme à la confrontation. (2)
Imposer le contrôle commun à Tori |
Uke :
ne pas se faire immobiliser (ou se mettre debout si variable (2)). Tori :
retourner Uke 5 fois sur 5 et l’immobiliser 3 sur 5. |
Tori :
Contrôler Uke au sens où nous l’avons défini précédemment, supprimer ses
appuis et coordonner ses actions pour unir l’action de retournement avec
celle d’immobiliser. A
aucun moment, le contact entre le haut du corps de Tori et celui de Uke
ne doit cesser d’exister. |
La
démarche d’enseignement est la même que précisée précédemment.
La
technique :
Pour
retourner Uke sur la droite : ·
Tori
saisit la ceinture de Uke en pronation avec sa main droite. Il exerce
un contrôle sur Uke en appuyant avec son coude sur l’omoplate gauche de
Uke. ·
Tori passe sa main gauche entre le
bras droit et la tête de Uke (face à Uke) puis fait ressortir sa main
sur le côté entre le bras et la jambe droite de Uke. Il attrape son propre
poignet droit avec sa main gauche sur le dos de Uke. Le bras droit de
Uke est donc pris en crochet dans le bras gauche de Tori. ·
Tori doit maintenant réaliser une rotation sur sa droite en utilisant
le bras de levier au niveau des bras . ·
Pour cela Tori doit appuyer sur l’omoplate de Uke avec son coude pour
fixer un point de rotation, et suivre, la rotation déclencher par le bras
de levier, avec son corps pour pouvoir enchaîner le retournement et l’immobilisation.
Le contrôle ainsi réalisé par les mains et les bras, doit être impérativement
conservé jusqu’à la fin de l’immobilisation sans changer la position des
mains et même si cela paraît inconfortable.
·
Le déplacement du corps de Tori qui
doit suivre la rotation du bras de levier est primordial dans la mesure
où le contact entre les corps doit être conserver jusqu’à la fin de l’immobilisation
pour que le retournement soit efficace. Cette technique d’immobilisation
fait partie de la famille des « GESA GATAMÉ » · Le déplacement du corps de Tori qui doit suivre la rotation du bras de levier est primordial dans la mesure où le contact entre les corps doit être conserver jusqu’à la fin de l’immobilisation pour que le retournement soit efficace. Cette technique d’immobilisation fait partie de la famille des « GESA GATAMÉ » La
Défense :
|
La
Parade :
A
partir du contrôle explicité précédemment, lorsque Uke défend en tendant sa
jambe à la perpendiculaire, Tori doit quant à lui allonger Uke en réalisant
une action des bras vers la tête de Uke en l’associant avec la rotation exercée
par le bras de levier .
Sous
la première action de Tori, Uke se retrouve allongé à plat ventre (la défense
mise en place est alors réduite à néant) puis retourné sur le dos sous l’action
de la rotation de Tori.
Situation
3 :
Objectifs
prioritairement développés |
But |
Consignes |
Variables |
Critères
de réussite |
Critères
de réalisation |
Etre
capable de : -
Contrôler l’adversaire. -
Supprimer ses appuis 2 à 2. -
Coordonner ses actions dans le but de retourner Uke pour l’immobiliser |
Tori :
Retourner Uke pour l’immobiliser dans le temps imparti. Uke :
résister à se retournement ou éviter l’immobilisation |
-
Uke est à 4 pattes position basse (en appuis sur les avant-bras
(consigne de sécurité) -
Tori est à cheval
sur Uke avec le contrôle de son choix. Durée
de l’opposition 25’’. Changement
de rôle puis de partenaires Interdiction
de se relever pour Uke |
(1)
Uke peut se relever pour mettre un terme à la confrontation. (2)
Imposer le contrôle commun à Tori |
Uke :
ne pas se faire immobiliser (ou se mettre debout si variable (2)). Tori :
retourner Uke 5 fois sur 5 et l’immobiliser 3 sur 5. |
Tori :
Contrôler Uke au sens où nous l’avons défini précédemment, supprimer ses
appuis et coordonner ses actions pour unir l’action de retournement avec
celle d’immobiliser. A
aucun moment, le contact entre le haut du corps de Tori et celui de Uke
ne doit cesser d’exister. |
La
démarche d’enseignement est la même que précisée précédemment.
La
technique :
·
Tori est à cheval sur Uke, il le contrôle en exerçant une pression
avec ses jambes sur les côtes. Il est en contact avec le bassin de Uke
sans pour autant utiliser tout son poids du corps puisqu’il est en appui
sur ses pieds. ·
Tori saisit les 2 revers du kimono
de Uke avec ses 2 mains en passant sous les bras de Uke et pour venir
saisir les revers de celui-ci le plus haut possible le long du col de
chaque côté du cou « saisir au niveau des oreilles. » Ce contrôle
doit être impérativement conservé jusqu’à la fin de l’immobilisation pour
être efficace. Pour augmenter l’efficacité de ce contrôle nous pourrons
demander à Tori de tirer raisonnablement sur les revers ce qui aura pour
effet de ramener les épaules de Uke en arrière tout en exerçant une pression
sur la nuque en flexion. ·
Tori renverse Uke sur un des 2 côtés en l’emmenant sur lui.
Pour cela, il tire plus fortement sur le revers du côté opposé où il part,
il facilite la rotation du bas du corps de Uke en entraînant la jambe
opposée à la rotation de Uke par une abduction de sa jambe à l’intérieur
de celle de Uke au niveau de la cuisse. ·
A ce
moment de la technique, c’est Tori qui est sur le dos avec Uke sur lui,
mais il exerce un contrôle sur Uke grâce au contrôle des revers explicité
précédemment mais aussi grâce au contrôle de ses pieds sur les cuisses
de Uke pour éviter qu’il puisse revenir à plat ventre. A ce moment, il
ne faut surtout pas que les fesses de Uke soit au sol entre les jambes
de Tori car la phase d’éjection serait compromise. « Le bassin
de Uke doit être superposé sur le bassin de Tori ». La phase d’éjection
de Uke est un peu plus délicate, mais très efficace quand la technique
est comprise. ·
Le contrôle exercé sur le haut du corps
de Uke par la saisie manuelle des revers est primordial dans cette phase,
le contact entre le haut des omoplates de Uke et les clavicules de Tori
doit rester constant jusqu’à la fin de l’immobilisation. Pour cela Tori
doit réaliser une action de traction forte sur les revers comme s’il tirait
sur les « suspentes d’un parachute ». ·
Tori doit alors éjecter le bas du corps de Uke en passant ses
pieds sous les cuisses de Uke par l’extérieur et en les levant pour les
pousser sur un des côté. Il doit à ce moment garder le plus de contact
possible avec le haut du corps. Au moment où les jambes de Uke sont en
suspension Tori doit réaliser une rotation avec le corps pour passer à
plat ventre derrière ·
Uke au moment où les jambes de celui-ci
retombent au sol. ·
Tori se retrouve alors à plat ventre derrière Uke qui est sur
le dos, il le contrôle grâce à la saisi des mains sur les revers de Uke
(Ce contrôle n’a pas changer depuis le départ de l’action). ·
Pour augmenter l’efficacité du contrôle, Tori pourra exercer
une nouvelle traction sur les revers de Uke et augmenter la flexion de
la tête de Uke en la plaçant sur une de ses épaules. Cette
forme d’immobilisation fait partie de la « famille » des KAMI
SHIHO GATAMÉ |
La
Défense :
Tendre
une jambe perpendiculairement du côté où Tori engage la rotation.
Parade :
Tori
tend un piège à Uke en incitant celui-ci à mettre en place la défense d’un côté,
et profite de sa réaction pour l’emmener de l’autre côté.
Situation
4 :
Objectifs
prioritairement développés |
But |
Consignes |
Variables |
Critères
de réussite |
Critères
de réalisation |
Etre
capable de : -
Contrôler l’adversaire. -
Supprimer ses appuis 2 à 2. -
Coordonner ses actions dans le but de retourner Uke pour l’immobiliser |
Tori :
Retourner Uke pour l’immobiliser dans le temps imparti. Uke :
résister à ce retournement ou éviter l’immobilisation |
-
Uke est à 4 pattes position basse. -
Tori est sur le dos
avec Uke entre ses jambes avec le contrôle de son choix. Durée
de l’opposition 25’’. Changement
de rôle puis de partenaires Interdiction
de se relever pour Uke |
(1)
Uke peut se relever pour mettre un terme à la confrontation. (2)
Imposer le contrôle commun à Tori |
Uke :
ne pas se faire immobiliser (ou se mettre debout si variable (2)). Tori :
retourner Uke 5 fois sur 5 et l’immobiliser 3 sur 5. |
Tori :
Contrôler Uke au sens où nous l’avons défini précédemment, supprimer ses
appuis et coordonner ses actions pour unir l’action de retournement avec
celle d’immobiliser. A
aucun moment, le contact entre le haut du corps de Tori et celui de Uke
ne doit cesser d’exister. |
La démarche d’enseignement est la même que précisée précédemment.
La technique :
·
Tori est sur le dos mais doit rester dans une « position
active » (Tori a les jambes repliées, il est en appui sur le sol
avec ses plantes de pied, sa tête ne touche pas le sol, ses bras sont
« actifs », il contrôle Uke en saisissant son kimono avec ses
mains.) ·
Pour un retournement sur la droite
de Uke, Tori contrôle le bras droit de Uke en saisissant par l’extérieur,
avec sa main gauche la manche de kimono de Uke sous son triceps, il bloque
l’avant-bras droit de Uke sous son aisselle gauche. L’appui « bras
droit » de Uke est ainsi complètement neutralisé. ·
Tori va parallèlement contrôler le haut du corps de Uke en
cherchant à plaquer l’épaule gauche de Uke sur sa clavicule droite, le
contact des 2 corps est primordial pour l’efficacité de la technique.
Pour cela, il va passer son bras droit sous le bras gauche de Uke et revenir
saisir avec sa main droite son propre revers de kimono au niveau du col
droit. Ce contrôle doit être conservé jusqu’à la fin de l’immobilisation. |
·
Par ailleurs, pour faciliter le retournement
de Uke, Tori doit chercher à allonger Uke le plus possible pour coller
le haut du corps de Uke au sien. ·
L’action des jambes de Tori est essentielle pour allonger Uke
et le retourner. ·
Pour cela, Tori doit avec sa jambe
gauche bloquer par l’extérieur la jambe droite de Uke au niveau de l’arrière
du genou et dans le même temps passer son pied droit sous la cuisse gauche
de Uke pour pouvoir exercer une action de levier sur le bas du corps de
Uke. ·
Le retournement s’effectue alors par l’action combinée de la
jambe droite de Tori qui soulève la cuisse gauche de Uke, tout en bloquant
avec sa jambe gauche la jambe droite de Uke au niveau de l’arrière de
son genou. Cela définit alors l’axe de rotation du retournement. Le contrôle
du bras droit de Uke permet de neutraliser tout appui de ce dernier avec
son bras qui pourrait empêcher la rotation. Le contrôle du haut du corps
de Uke par Tori grâce à l’action de verrou du bras droit de Tori sur l’épaule
gauche de Uke évite à celui ci de se relever et facilite la rotation. ·
Une fois la rotation engagée Tori doit
suivre Uke pour se retrouver à cheval sur lui, lorsque Uke sera sur le
dos. ·
Une fois la rotation effectuée, le contrôle du haut du corps
et les saisies des mains doivent rester inchangés, par contre Tori doit
être assez vigilant pour retirer sa jambe droite d’entre les jambes de
Uke est finaliser le contrôle par une immobilisation du type « TATE
SHIHO GATAMÉ ».
|
Les
Défenses :
·
Tendre une jambe perpendiculairement du côté où Tori engage
la rotation.
·
Chercher à rester à 4 pattes et ne pas se faire allonger par
Tori.
·
Une fois le retournement engagé chercher à emprisonner la jambe
droite de Tori entre ses jambes.
Parades :
·
Tori tend un piège à Uke en incitant celui-ci à mettre en place
la défense d’un côté, et profite de sa réaction pour l’emmener de l’autre côté.
·
Tori pousse avec ses 2 pieds sur les 2 genoux de Uke pour l’allonger
et le faire cambrer avant d’enclencher la rotation.
Cette
parade peut faire l’objet d’un travail particulier si le besoin s’en fait sentir,
c’est à dire si les Uke par leurs défenses empêche Tori de conclure le retournement
par une immobilisation.
Le dégagement de jambe :
Le point essentiel à faire comprendre
aux élèves, c’est que la réussite du dégagement de jambe repose surtout sur
un contrôle fort et efficace du haut du corps de Uke.
Dans
la situation décrite ci dessus, le contrôle explicité doit être maintenu en
ajoutant une pression supplémentaire à Uke par l’intermédiaire d’une poussée
de l’épaule droite de Tori sur la pointe du menton de Uke (lorsque Tori est
à cheval sur Uke). Cette contrainte sur le haut du corps de Uke est incontournable
pour être efficace dans le dégagement de jambe.
Pour que ce contrôle du haut du corps
soit réalisable, il faut que Tori utilise le haut de sa tête comme un
appui supplémentaire au sol. Une fois ce pré requis mis en œuvre, le travail des jambes peut commencer. Tori
en appui sur la tête et sur la plante de son pied droit (emprisonné entre
les jambes de Uke) va pouvoir utiliser son pied gauche pour déverrouiller
les jambes de Uke. Pour cela Tori doit chercher à monter ses fesses pour
transférer tout son poids du corps sur le haut du corps de Uke. Cette
pression supplémentaire sur Uke a déjà tendance à déverrouiller l’étau
des jambes.
L’action de la jambe gauche de Tori
va consister à prendre appui avec son pied sur l’intérieur de la cuisse
droite de Uke pour lui écarter le verrou. Dés que Tori sent cet étau s’ouvrir,
il doit retirer sa jambe droite en continuant à prendre appui sur son
pied gauche sur la jambe de Tori et rapidement doit revenir en immobilisation
style TATE SHIHO GATAMÉ avec une jambe de chaque côté du corps de Uke. Ce type de travail sur dégagement de jambe pourra faire l’objet d’un travail plus complet sous forme d’affrontement type attaque / défense si l’enseignant juge que ses élèves en ont besoin ( c’est à dire si les Uke empêche trop souvent les Tori de concrétiser leur immobilisation en saisissant une de leurs jambes entre les leurs.)
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